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COMMUNIQUÉ
La solution de Sangatte,
une exception qui devrait
devenir la règle
12/12/2002 Le camp de Sangatte
va donc fermer définitivement ses portes le 30 décembre
2002 au terme dun peu plus de trois années dexistence.
Pour parvenir à cette décision, les ministres de lintérieur
de Grande-Bretagne et de France ont accordé, le 2 décembre,
à la grande majorité des résidents du camps à
savoir aux Irakiens, et à certains Afghans disposant de liens
familiaux outre-Manche le droit de sinstaller en Angleterre
et dy travailler. Aux autres résidents du camp et à
quelques ex-résidents, la France a promis la délivrance
dun titre de séjour.
On ne peut que se féliciter de la fin du camp de Sangatte et
de la solution « équitable et humaine »
offerte à ceux qui y survivaient.
Il serait politiquement regrettable que la solution qui a présidé
à cette conclusion ne sapplique quà la seule
fermeture de Sangatte, et reste à létat dexception.
Car, à y bien réfléchir, cette exception sinspire
dune conception des droits liés à lasile qui
devrait devenir la règle. Les gouvernements britannique et français
ont, en effet, découvert, dune part, les vertus de la liberté
de circulation pour les demandeurs dasile et, dautre part,
celles du droit, pour ces mêmes demandeurs dasile, à
lunité familiale et au travail.
Tout au long de la crise de Sangatte, des voix se sont élevées
pour expliquer que la Convention de Dublin, qui lie tous les Etats membres
de lUnion européenne en matière de réfugiés
était une des causes de la nasse de Sangatte. En effet en obligeant
les candidat à effectuer leur demande dans le pays par lequel
ils sont entrés dans lespace Dublin et en leur interdisant
par la suite de circuler, elle fait tomber dans la clandestinité
ceux qui veulent sétablir dans le pays de leur choix. Si
le droit à la liberté de circulation et dinstallation
à lintérieur de « lespace Dublin »
avait été reconnu ni le regroupement détrangers
dans le Calaisis ni le camp de Sangatte nauraient existé.
Cest précisément ce que viennent de (re)découvrir
MM. Blunkett et Sarkozy.
En ne tirant pas de cette affaire les conclusions politiques qui simposent,
les deux pays sexposent à voir continuer larrivée
détrangers à Calais et dans les environs, et à
voir se multiplier dautres « Sangatte »
un peu partout en Europe. En dépit du récent durcissement
de sa réglementation sur lasile, il est, par exemple, probable
que la Grande-Bretagne restera attractive.
Il nen serait pas de même si lUnion européenne
tout entière reconnaissait, en plus de la liberté de circulation,
le droit au travail aux demandeurs dasile et aux réfugiés,
droit que viennent aussi dadmettre, au seul bénéfice
des résidents de Sangatte, les autorités de Londres et
de Paris.
Quant à lobjection de « lappel
dair » que créerait une telle solution, sil
existe il réside dans le différentiel de richesse et de
démocratie entre ce quil est convenu dappeler le
Nord et le Sud. Et les entraves policières ou légales
napporteront pas davantage de solution quelles nont
empêché les candidats au passage daffluer à
Sangatte.
Paris, le 12 décembre 2002
Dernière mise à jour :
15-12-2002 19:03
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Cette page : https://www.gisti.org/doc/actions/2002/sangatte/solution.html
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