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ACTIONS COLLECTIVES

La liquidation du droit d’asile
a commencé à Sangatte

07/11/2002 — Un dispositif policier impressionnant vient d’être mis en place tout autour du camp de Sangatte, dans une savante orchestration de l’effet de surprise.

Le centre géré par la Croix-Rouge française ne devrait plus accueillir de nouveaux arrivants à partir du 15 novembre, avait dit le Ministre de l’Intérieur ; c’est dix jours avant qu’il déclenche brutalement, et sans annonce préalable, le compte à rebours de la fermeture complète du camp, prévue, elle, pour fin mars 2003.

Du jour au lendemain, les étrangers en quête d’asile présents dans le Calaisis, qui faisaient depuis septembre 1999 l’objet d’un traitement humanitaire d’urgence, deviennent des immigrés en situation irrégulière. Comme tels, ils sont interpellés, certains aux portes mêmes du camp, emmenés dans des cars de police et gendarmerie. Des arrêtés de reconduite à la frontière sont pris, en vue de les placer en centres de rétention et de les renvoyer de force dans leur pays d’origine.

Tous les réfugiés du camp, qu’ils aient ou non reçu le badge attribué aux résidents du camp, se retrouvent donc pris au piège. Devraient échapper à ce sort – nous est-il dit – les Afghans, les Irakiens (ou seulement les Kurdes d’Irak ?), les personnes considérées comme « fragiles » (terme qui ne renvoie bien sûr à aucune catégorie juridique), et les étrangers ayant déposé une demande d’asile en France.

De fait, les réfugiés de Sangatte ne savent plus quoi faire ni où aller, ni bien sûr ceux qui se voient refuser l’accès à un abri et à quelques secours. Beaucoup vont sans doute s’évaporer dans la nature.

D’ici peu, le camp sera vidé, puis fermé.

Pour autant, aucun des problèmes que le gouvernement dit vouloir résoudre n’aura trouvé de solutions. Et surtout pas les problèmes de ceux qui veulent demander l’asile, et qui en sont empêchés de multiples façons : aucun effort véritable d’information sur le droit d’asile, aucune aide concrète pour les résidents du camp qui doivent se rendre par leurs propres moyens à la préfecture à Arras, à 100 km de Sangatte, nombreuses entraves administratives commises à tout niveau.

Le HCR (Haut commissariat aux réfugiés) semble pour l’instant muet, la Croix-Rouge, ligotée. Les acteurs principaux de la pièce sinistre qui se joue à Sangatte sont la PAF (Police de l’air et des frontière), une société de gardiennage, et la gendarmerie. C’est à ces acteurs que la France confie le traitement de postulants à l’asile : autant dire qu’elle ignore superbement ses engagements internationaux.


Signataires : CIMADE (service œcuménique d’entraide), Collectif de soutien d’urgence aux réfugiés, GISTI, LDH (Ligue des droits de l’homme), Les Verts

Voir aussi le dossier « Le camp
de "réfugiés" de Sangatte
 »

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Dernière mise à jour : 15-11-2002 12:46 .
Cette page : https://www.gisti.org/doc/actions/2002/sangatte/liquidation.html


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