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COMMUNIQUÉ
Anciens combattants
et fonctionnaires étrangers
Le gouvernement orchestre
la désinformation
23/11/2002 Le Conseil des
ministres, en présentant son projet de loi de finances rectificatives
pour 2002 (1), fait mine d'annoncer « une
bonne nouvelle » pour les anciens combattants et anciens
fonctionnaires étrangers, victimes depuis plus de 40 ans de discriminations
du fait de la « cristallisation » de leurs pensions
(2). Or tel nest pas du tout le cas.
Le gouvernement agit comme si la question navait pas déjà
été tranchée par le Conseil dÉtat
qui a pourtant jugé fin 2001 que verser des prestations « cristallisées »
violait la Convention Européenne des Droits de lHomme et
constituait une discrimination illégale. Le GISTI, avec de nombreuses
autres organisations, na cessé de réclamer le respect
du droit et l'égalité de traitement pour les anciens combattants
et anciens fonctionnaires étrangers (3).
Discriminations
et obstruction au droit
Aux demandes individuelles des anciens combattants, le gouvernement
oppose depuis des mois sa politique discriminatoire, ignorant les décisions
de justice et bafouant ouvertement le droit. Une véritable stratégie
dobstruction volontaire a été mise en uvre
sous la forme dinstructions pour ne pas répondre aux demandes
individuelles de revalorisation des pensions.
Tentative de dissuasion
Pour contrecarrer les initiatives des associations qui ont lancé
une campagne de recours devant les tribunaux (4),
le gouvernement veut désormais dissuader les demandes en annonçant
qu« il est prématuré pour les anciens
combattants et leurs ayants cause de saisir dès à présent
l'administration de demandes qui ne pourront aboutir avant la publication
de [la prochaine loi] » (communiqué du ministère
de la Défense du 19 novembre 2002). Comme sil nétait
pas possible de demander à tout moment de jouir dun droit
reconnu par le Conseil dEtat ! Laisser entendre le contraire n'est
rien d'autre qu'une tentative de désinformation.
Mauvais coups
en préparation
Le nouveau projet de loi propose « que les pensions soient
définies en fonction d'un critère de résidence,
permettant la prise en compte du pouvoir d'achat moyen, par le jeu d'un
coefficient exprimant la parité moyenne des pouvoirs d'achat ».
Absolument rien nest prévu pour améliorer les pensions
de retraite des anciens fonctionnaires civils ou militaires. Il sagit
daugmenter un peu les retraites du combattant et les retraites
militaires dinvalidité. Mais il ne sagit en aucun
cas de garantir légalité des droits. Lancien
combattant ou lancien fonctionnaire français qui décide
de résider à létranger ne verra pas, lui,
le montant de sa pension diminuer et changer en fonction du niveau de
vie du pays de résidence. Le gouvernement veut bel et bien perpétuer
la discrimination sous une autre forme, tout en habillant cette décision
honteuse darguments relatifs à l« équité »,
la « parité » ou lintérêt
des pays de résidence. Contrairement à ce quont
affirmé les ministres ces dernières semaines, on voit
mal quel problème poserait, pour léconomie ou la
stabilité sociale des pays de résidence, le fait de donner
la retraite du combattant à taux plein, soit 417 euros par
an, à quelques milliers détrangers (une vingtaine
de milliers pour toute lAfrique subsaharienne, 14 000 en
Algérie et 17 000 au Maroc). Ce projet de coefficient a
surtout d'insupportables relents colonialistes.
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Nous demandons que soit mis fin aux discriminations et que le gouvernement
respecte le droit, ce qui devrait être la moindre des choses.
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Nous lançons un appel à tous ceux qui luttent pour
l'égalité des droits, pour dénoncer les discriminations
existantes et lutter contre celles qui se préparent.
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Nous appelons les intéressés, leurs familles et tous
ceux amenés à les conseiller à ne pas se laisser
abuser par les tentatives de désinformation et à se
saisir des outils pratiques mis à leur disposition (4) pour
entamer et poursuivre les procédures pour obtenir leurs droits,
y compris devant les tribunaux.
Paris, le 23 novembre 2002
Le Gisti
Notes
(1) Ce projet de loi a été
présenté le 20 novembre et sera discuté à
lAssemblée durant la première quinzaine de décembre.
Présentation
du projet de loi de finances rectificative pour 2002.
(2) Quand un Français
reçoit la retraite du combattant de 417 euros par an, un
Centrafricain reçoit environ 170 euros, un Malien 80 euros,
un Algérien 57 euros et un Cambodgien 16 euros. Sagissant
de la pension dinvalidité, un ancien militaire français,
invalide à 100 %, reçoit une pension d'environ 690 euros
par mois, son compagnon sénégalais perçoit environ
230 euros, un Camerounais 104 euros, un Marocain ou un Tunisien
61 euros.
(3) Voir le communiqué
CATRED-GISTI du 24 octobre 2002 :« Une publication pour forcer
le gouvernement à "décristalliser" les pensions
des anciens combattants et fonctionnaires étrangers »
(4) Voir la nouvelle brochure« Égalité
des droits pour les anciens combattants et anciens fonctionnaires :
Comment obtenir la revalorisation des pensions pour les anciens combattants
et anciens fonctionnaires civils ou militaires »que le CATRED et le GISTI viennent de publier et qui est accessible
gratuitement sur Internet.
Voir aussi :
Dernière mise à jour :
28-11-2002 17:05
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Cette page : https://www.gisti.org/doc/actions/2002/retraites/desinformation.html
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