COLLECTIF DROIT - ÉGALITE
DES MÉDECINS ATTACHÉS ET DE LEURS FAMILLES
1er décembre 2001 Depuis
vingt ans les pouvoirs publics ont organisé et géré
un système de discrimination touchant les médecins attachés
associés exerçant en France. Ces médecins ont pour
seule particularité d'avoir un Doctorat de médecine obtenu
hors de l'Union Européenne. Français ou étrangers,
ils exercent la médecine à côté des autres
praticiens dans les hôpitaux publics. Ils sont le plus souvent
spécialistes. Mais l'État, le Conseil de l'Ordre des médecins
et l'administration de santé ont organisé un système
discriminatoire sous le sceau de décrets, de circulaires et d'arrêtés.
Ces milliers de médecins sont nommés par les Directeurs
des hôpitaux et leurs Chefs de service. Ils ont réalisé
plus de cinquante millions d'actes médicaux (diagnostic, traitement,
opération, anesthésie, suivi médical...) depuis
vingt ans. Ils exercent la médecine chaque jour, encadrant les
internes et les externes. Leurs prestations sont facturées comme
celles des autres médecins. Ils exercent sous un statut spécial
qui permet aux hôpitaux de les payer 9 000 FF par mois
environ. Ils ne sont pas inscrits au Conseil de l'Ordre des Médecins
et n'ont pas le droit d'exercice « officiel » de
la médecine. Ceci est contraire au code de la santé lui-même.
L'État a multiplié depuis vingt ans les obstacles
de toutes natures pour empêcher ou freiner l'égalité
d'exercice : examens-concours, commissions d'attente pendant dix
ou vingt années, invention de nouveaux statuts spéciaux.
Nous disons que cela a assez duré « Il faut que
cette ségrégation cesse. Il faut que ceux qui travaillent
à l'hôpital soient égaux en droit et en rémunération.
Il y va de la survie des hôpitaux et de la dignité de notre
pays » (Professeur Bernard Debré. 15/11/01
Libération 15/11/01). Il faut « redonner
la plénitude de droits à ces médecins et reconnaître
officiellement » comme l'écrivait Jospin
pendant sa campagne présidentielle de 1995.
Il est bien temps d'appliquer ces promesses et ces engagements.
Nous demandons :
Le rétablissement de ces médecins dans la plénitude
de leurs droits d'exercice de la médecine.
-
Ceci passe par des mesures législatives ou réglementaires
urgentes pour lesquelles nous demandons un engagement de soutien
et de concrétisation du gouvernement et des ministres en
charge du dossier. Tous les médecins ayant un diplôme
équivalent scientifiquement au diplôme français
de médecin ou de valeur scientifique reconnue et ayant exercé
deux ans et demi doivent obtenir le plein exercice. Chacun
des dossiers doit être traité selon la démarche
suivante : une prise en compte des diplômes et de l'exercice
ou de l'expérience pertinente, hors et à l'intérieur
de l'Union Européenne, en faisant la comparaison par rapport
à l'exigence de compétences ou de qualification pour
les médecins ayant un diplôme français. La qualité
de médecin spécialiste doit être reconnue en
suivant une même démarche.
-
Ceci passe aussi par la mise en uvre urgente de la
jurisprudence Hocsman, dont la démarche a été
présentée dans le paragraphe précédent
et qui permet aux ressortissants européens ayant un diplôme
de médecine obtenu hors de l'Union Européenne d'obtenir
le droit d'exercice et la qualification de spécialiste. La
France est le seul pays en Europe qui n'applique pas cette jurisprudence
et qui, à défaut d'application urgente, sera attaqué
devant la Cour de justice européenne.
L'abolition des statuts spéciaux et discriminatoires des médecins
attachés associés et des médecins assistants associés.
L'alignement immédiat du montant de leurs vacations sur celui
des médecins attachés ayant un diplôme français.
Cela passe, en particulier par la prise en compte explicite des fonctions
de spécialistes et de l'ancienneté dans le montant de
ces vacations.
L'abrogation immédiate de l'arrêté du 15 février
2001 concernant la diminution du montant des gardes et l'établissement
d'un nouvel arrêté établissant l'égalité
avec les autres praticiens.
La revalorisation des vacations des attachés et des attachés
associés sur une base commune et la sortie de la précarité
de cette catégorie de médecins à l'hôpital.
Nous avons attendu depuis des années une réelle mise
en place de la plénitude de nos droits et une reconnaissance
officielle de notre travail, nous en demandons la concrétisation
urgente et un engagement écrit avant le 14 décembre
2001. Sans engagement précis sur ces quatre points, nous engagerons
une grève de la faim pendant huit jours à partir du 14 décembre
2001 avec un certain nombre de médecins, de membres de leurs
familles et de personnalités qui nous soutiennent.
LE COLLECTIF DROIT - ÉGALITE DES MÉDECINS ATTACHÉS
ET DE LEURS FAMILLES (CODEMAF)
Paris, le 1er décembre 2001
Contacts :
- Patricia Appa Plaza : 01 42 08 70 20
- Mohamed Ben Said : 06 64 89 75 61
- Pierre Vuarin : 06 09 92 42 16
Dernière mise à jour :
18-12-2001 21:31
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Cette page : https://www.gisti.org/
doc/actions/2001/codemaf/index.html
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