Association des familles victimes du saturnisme
Communiqué
de presse
Voir aussi le
texte du 6 juillet
Paris, le 18/7/2000
Lors d'une conférence de presse réunie ce jour, les familles logées
5 rue du Rhin à Paris dans le XIXème arrondissement ont annoncé
leur décision de porter plainte contre les responsables de l'intoxication
au plomb dont sont victimes leurs enfants. La plainte sera déposée entre
les mains d'un juge d'instruction avec constitution de parties civiles
pour non-assistance à personne en danger.
Les familles estiment que les travaux entrepris dans la cage de l'escalier,
depuis le 21 février par la Ville de Paris, propriétaire de l'immeuble,
ont mis leurs enfants en grand danger.
Ces travaux mobilisent la poussière de plomb présente dans les peintures
de l'immeuble, ce qui aggrave les risques d'intoxication déjà encourus.
Les ouvriers travaillent en scaphandres et semblent avoir été protégés
contrairement aux 19 familles africaines (dont 60 enfants)
vivant dans l'immeuble. Le 15 juin, l'ASSOCIATION DES FAMILLES
VICTIMES DU SATURNISME constatant l'augmentation des taux de plomb chez
plusieurs enfants et inquiète de savoir que des femmes enceintes habitaient
dans cet immeuble (leurs bébés seront intoxiqués avant même de voir
le jour), a fait réaliser une analyse des poussières par l'association
HABITAT, SANTE, DEVELOPPEMENT (HSD).
Les taux de plomb découverts sont jusqu'à 51 fois supérieurs (51 000 µg
par m2) au seuil maximal de toxicité admise (300 à 1000 µg par
m2). Le 23 juin, l'ASSOCIATION DES FAMILLES VICTIMES DU SATURNISME
a demandé à la Préfecture l'arrêt immédiat des travaux. Or, lundi 3 juillet,
après un nettoyage sommaire des linoléums dans quelques appartements
(aucun dépoussiérage des moquettes notamment, collées sur les murs par
les familles pour protéger leurs enfants de ces peintures), l'entreprise
EXPANSION a tenté de reprendre les travaux dans la cage d'escalier :
les familles s'y sont opposées.
L'ASSOCIATION DES FAMILLES VICTIMES DU SATURNISME a reçu de nouveaux
résultats de plombémies des enfants et constate une flambée des taux
: un enfant est passé de 60 µg/l à 330, un autre de 80 à 440 µg/l,
un bébé de 4 mois est déjà à 120 µg/l et nombre d'enfants
ont dépassé le seuil de 250 µg/l considéré comme une urgence médicale
par l'INSERM (Plomb dans l'environnement : quels risques pour la
santé ?, janvier 1999).
Ces enfants étaient déjà en danger dans cet immeuble (nombre d'entre
eux étaient déjà intoxiqués) et ces travaux d'éradication des peintures
au plomb ont clairement aggravé l'intoxication des enfants. Aurait-on
lancé une telle « expérimentation » dans un immeuble
occupé par des familles françaises ?
L'ASSOCIATION DES FAMILLES VICTIMES DU SATURNISME, MEDECINS DU MONDE
et le GISTI s'associent aux plaintes déposées par les familles.
ASSOCIATION DES FAMILLES VICTIMES
DU SATURNISME
c/o La Bellevilleuse
33 rue Ramponeau - 75020 PARIS
CCP : PARIS 9 878 39 U
Au nom : ASSOCIATION DES FAMILLES VICTIMES
DU SATURNISME
Dernière mise à jour :
14-08-2000 17:35.
Cette page : https://www.gisti.org/doc/actions/2000/saturnisme/rhin-2.html
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