Communiqué
La CMU pour les étrangers,
ça commence quand ?
ODSE
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En janvier 2000, nos associations dénonçaient la mise
en place immédiate, avec la réforme CMU/AME (Couverture
Maladie « Universelle » et Aide Médicale
Etat), de pratiques restrictives des caisses de sécurité
sociale à l'égard des étrangers.
En juin 2000, l'ODSE adressait à la Caisse Nationale d'Assurance
Maladie (CNAM) et aux Caisses Primaires (CPAM) un rapport exhaustif
de ces pratiques persistantes conduisant à pérenniser
l'exclusion des soins pour les étrangers en situation précaire.
En septembre 2000, le président de la CNAM, M. Jean-Marie Spaeth,
recevait l'ODSE. Nous sommes tombés d'accord sur le constat de
la non-application du droit par les caisses. Il nous disait cependant
l'impuissance de la CNAM à contraindre les CPAM à appliquer
la loi ; tout en s'engageant à leur rappeler par circulaire le
droit à la CMU et à l'AME.
A ce jour :
-
Le dispositif stigmatisant des guichets « sans-papiers »
s'installe dans la durée au mépris manifeste de l'exigence
légale du guichet unique ;
-
Au lieu du principe de présomption de droit qui devait permettre
l'affiliation « sans délai » à la CMU
de base, il reste en pratique une suspicion de non-droit ;
-
L'admission immédiate à la CMU complémentaire,
qui permet seule d'être soigné rapidement, reste prononcée
de manière exceptionnelle, certaines caisses orientant ces
demandeurs de droit vers les dispositifs de soins gratuits ;
- L'exigence préalable d'une domiciliation « dans un
organisme agréé » reste un obstacle majeur à
la demande de CMU/AME en raison du refus des Centres Communaux d'Action
Sociale (CCAS) de respecter leurs obligations.
Comme auparavant, le demandeur non accompagné a peu de chance
d'aboutir dans ses démarches. Plus inquiétant encore :
alors que la réforme CMU/AME offre la possibilité aux
exclus de sortir des dispositifs caritatifs pour réintégrer
le droit commun, on observe le renforcement des pratiques dérogatoires
à l'initiative des CPAM qui sous-traitent leurs missions.
Nous entendons dénoncer la pérennisation d'un tel système
qui a participé à l'inapplication de la réforme
de l'aide médicale entre 1992 et 2000 en déchargeant à
bon compte le service public de ses obligations.
Nous affirmons que l'accès au droit commun ne doit pas être
conditionné par le recours à une association accompagnante
: toute demande de CMU ou d'AME doit être instruite au centre
de sécurité sociale de son quartier.
Nous exigeons que les CPAM récalcitrantes appliquent l'intégralité
du droit à la CMU et à l'AME pour les étrangers.
Nous attendons que, conformément à ses engagements vis-à-vis
de l'ODSE, la CNAM rappelle aux CPAM l'état du droit et la nécessité
de l'appliquer sans délai.
ODSE Observatoire du droit à
la santé des étrangers
Signataires :
ACT UP Paris
BP 287, 75525 PARIS Cedex 11
ARCAT SIDA
94, rue de Buzenval 75020 PARIS
CIMADE
176, rue de Grenelle 75007 PARIS
COMEDE
Hôpital de Bicêtre, BP 31 94272 LE KREMLIN BICETRE Cedex
GISTI
3, villa Marcès 75011 PARIS
MEDECINS DU MONDE
62, rue Marcadet 75018 PARIS
MRAP
43, Bd Magenta 75010 PARIS
SIDA INFO SERVICE
190, Bd de Charonne 75020 PARIS
Dernière mise à jour :
8-12-2000 23:18.
Cette page : https://www.gisti.org/doc/actions/2000/odse/cmu.html
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