Faire respecter l'obligation pour l'administration
de délivrer un récépissé à
toute demande des administrés
Le rapport d'observation du Gisti sur la procédure employée
par la préfecture de police de Paris dans ses « centres
de réception des étrangers » a été
envoyé le 5 juillet 2000 à Jean-Pierre Chevènement.
Le Gisti souhaite que le ministre de l'intérieur profite
de ce rapport pour réformer des pratiques manifestement
illégales.
Les « centres de réception des étrangers »
sont, à Paris, les services de la préfecture de
police chargés de recevoir les immigrés qui veulent
demander l'asile (statut de réfugié ou asile territorial).
Dans ces centres, l'administration procède à l'examen
de la demande préalable d'autorisation de séjour
sans laquelle on ne peut demander l'asile. Une fois l'admission
sur le territoire examinée, l'étranger est invité
à formuler sa demande d'asile.
L'illégalité provient de ce que, tout au long de
la procédure d'admission sur le territoire - qui peut
durer de 4 à 8 semaines - aucun récépissé,
aucune convocation ne sont délivrés par l'administration
aux étrangers. Mieux : l'administration ne note ni
leur identité ni leurs différentes visites au guichet.
Il n'existe ainsi aucune preuve de leurs démarches. Tout
contrôle d'identité peut donc leur être fatal
et aboutir à un éloignement d'autant plus dramatique
que les victimes viennent de pays où elles estiment être
menacées de persécutions.
Cette situation pose la question plus générale
de l'obligation pour toute administration d'accuser réception
des demandes de quelque nature que ce soit des administrés.
Cette obligation est définie dans de nombreux textes (voir
la liste en fin du rapport).
Il faut en imposer l'application. Chaque fois qu'une demande ne
donne pas lieu à la délivrance d'un accusé
de réception nominatif (récépissé
ou convocation), il faut saisir le préfet par écrit
(lettre recommandée avec accusé de réception,
dont on garde la copie) et ne pas hésiter à engager
un contentieux auprès du tribunal administratif (avec demande
d'indemnités) si l'administration ne réagit pas
positivement.
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