action collective

STOP A L’EXPULSION DES SQUATS !
L’État doit trouver des hébergements durables aux 60 ex-habitants du squat Al Zol à Pantin


Mise à jour : Le collectif a été reçu par la mairie le 17 juillet : les ex-habitants vont être hébergés dans un dispositif hôtel longue durée de la mairie, le temps de trouver des solutions d’hébergement stables. La préfecture n’a toujours pas émise la moindre proposition sérieuse. La seule réponse de la préfecture reste comme toujours l’orientation dans des SAS** d’autres régions alors que les habitants d’Al Zol vivent, travaillent, sont en formation en IDF.



Le 8 juillet 2025, la préfecture de Seine-Saint-Denis a expulsé, sans aucune proposition d’hébergement, les habitants du squat Al Zol rue Candale à Pantin.

Ce bâtiment, inoccupé depuis une dizaine d’années, abritait depuis 2022 plus d’une soixantaine de personnes exilées venant en grande majorité du Soudan, d’Érythrée et d’Éthiopie.

Cette expulsion a eu lieu alors que les habitants et leurs soutiens avaient mis en place de nombreuses actions :

  • une audience au JEX (juge judiciaire) pour demander des délais était prévue le 2 octobre 2025 ;
  • une négociation était en cours avec le propriétaire, qui avait confirmé qu’il n’y avait pas de projet immobilier prévu sur cette parcelle, ni d’ordre de démolition imminent ;
  • le début de démarches - via notamment les services sociaux de la ville de Pantin – afin de trouver des solutions d’hébergements individuelles et durables pour l’ensemble des habitants du squat.

Rappelons que c’est à l’État d’héberger durablement les demandeurs d’asile et les réfugiés et d’assurer, au minimum, la mise à l’abri des personnes à la rue. Si le dispositif d’accueil des personnes exilées est clairement insuffisant, c’est que l’État organise sciemment depuis des dizaines d’années cette politique de maltraitance. Dans le même temps, l’État empêche les personnes de trouver elle-même un abri, notamment depuis la loi Kasbarian-Bergé, qui réprime les personnes qui vivent en squat.

Les associations ont déjà dénoncé la répression extrêmement forte contre les ouvertures de squat qui obligent les personnes à rester à la rue dans des campements insalubres. La répression est particulièrement intense dans les villes où l’État veut empêcher les personnes exilées de s’installer, comme dans le Nord ou en Île-de-France. Accéléré par le nettoyage social mis en place avant les JO*, de nombreux squat ont été rayés de la carte comme celui de Vitry, de L’île Saint-Denis, de Montreuil, d’Aubervilliers...

Plutôt que de remettre à la rue celles et ceux qui sont parvenues, par leurs propres moyens, à trouver un toit, plutôt que de les disperser dans toute la France dans des lieux inadaptés et précaires dans le cadre du dispositif « sas »**, l’État devrait ouvrir des places d’hébergement pour les personnes que son incurie contraint à vivre dans des campements insalubres. 

Stop à l’escalade des expulsions ! Il faut des logements durables pour toutes et tous !

Les organisations demandent à l’État :

  • de répondre aux revendications des ex-habitants du squat Al Zol et de tous les reloger durablement en Ile-de-France ;
  • en l’absence de solution durable en Île-de-France pour les 60 habitants, de réquisitionner un bâtiment ;
  • de ne pas expulser les derniers squats (notamment La trotteuse et la Kunda) qui abritent bon nombre de personnes - notamment exilées - qui n’auront aucune autre solution.
16 juillet 2025

DAL, Gisti, MDM IDF, Paris d’Exil, syndicat Solidaires 93

* Rapport inter-associatif, Collectif Le Revers de la Médaille, Rapport final, 20 000 personnes expulsées en IDF pour les JOP, 4 novembre 2024

** Gisti, Les sas : accueil temporaire ou antichambre de l’expulsion ?
Voir aussi Gisti, Les campements d’exilés en région parisienne

Revendications des ex-habitants du squat Al Zol à Pantin et de leurs soutiens :

Suite à l’expulsion, la mairie à mis à disposition un gymnase à Pantin pour les habitants expulsés.... mais seulement pour quelques jours ! C’est insuffisant, ça ne laisse pas assez de temps pour trouver des solutions d’hébergement !

Face à cette expulsion, nous exigeons :

  • PAS DE REMISE À LA RUE SANS SOLUTION D’HÉBERGEMENT PÉRENNE !
    Fermer le gymnase au bout de quelques jours, c’est l’équivalent d’une remise à la rue des habitants par la mairie. S’il n’est pas possible de garder le gymnase ouvert, la mairie a le pouvoir de réquisitionner tout bâtiment inoccupé et vide sur la ville.
  • POURSUITE DE L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL POUR TROUVER DES RELOGEMENTS
    Les habitants doivent obtenir des hébergements durables et il n’est pas question de leur proposer quelques nuits d’hôtel.
  • RÉQUISITION PAR LE PRÉFET OU LE MAIRE D’UN BÂTIMENT VIDE EN Île-de-France TANT QUE LES 60 EX-HABITANTS N’ONT PAS ÉTÉ RELOGÉS DURABLEMENT.
    Beaucoup d’entre eux travaillent, sont réfugiés ou demandeurs d’asile, et ont entamés des démarches pour obtenir un logement.

Le prochain RDV : Rassemblement mercredi 16 juillet à 17h30 devant la mairie de pantin

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Dernier ajout : jeudi 17 juillet 2025, 11:49
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