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Plein Droit
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Plein Droit n° 61,
juin 2004
« Immigrés mode d'emploi » À François
ÉDITO François Bonjour nous a quittés il y a quelques semaines. Si cet éditorial lui est consacré, cest que le Gisti lui doit beaucoup et que, sans lui, Plein droit nexisterait probablement pas. Nous avons donc eu envie de revenir sur la naissance de la revue du Gisti et, ce faisant, de saluer la mémoire de François. Plein droit est né dune réflexion collective et dun désir partagé, celui de sortir dune approche strictement juridique des questions liées à limmigration et à lasile, et doffrir une analyse pluridisciplinaire des phénomènes que nous avions à connaître dans le cadre de nos activités quotidiennes dinformation et de conseil. Avoir lenvie était une chose, la réalisation dune belle revue en était une autre. Nous la devons à François. Après la parution, en mars 1987, du numéro 0 intitulé « Libertés : le nouvel ordre libéral » et édité en collaboration avec Justice, du Syndicat de la magistrature, Hommes et Libertés, de la Ligue des droits de lhomme, et Actes, il a fallu songer à une maquette. Plein droit, ce nétait pas seulement une ouverture vers dautres disciplines, dautres regards, cétait surtout, sur le plan de la forme, oublier lartisanat de nos brochures austères et proposer une revue aérée, si possible attrayante, avec tout ce qui accompagne généralement ce type de publication. Autant dire une révolution pour ceux qui ont connu le Gisti dans ces années-là. Et pourtant cette « révolution » a eu lieu en douceur grâce à François. Il a su composer avec nos moyens tant matériels quhumains de lépoque, sans extravagance et avec modération, pour donner à Plein droit un « look » moderne, pour créer une revue différente de nos publications dalors, mais dans laquelle nous pouvions toujours nous reconnaître. Après ce coup dessai, François sera, pendant plus de dix ans, le principal maître duvre de chaque numéro, mettant ainsi ses compétences professionnelles au service du Gisti. Plein droit a commencé alors sa vie, et le cérémonial de léternel chantier trimestriel sest perpétré, avec ses doses de peur, de fatigue, de découragement et dénervement. Seul François gardait son calme face à lordinateur, de façon étonnante et pendant de longues heures volées à la soirée et souvent à la nuit. Toujours disponible lorsque les mots venaient éclater les cadres de la mise en page, lorsque des titres rebelles devaient trouver leur place et que nous voulions comprendre le fonctionnement de « pagemaker », François se transformait alors dun coup en formateur extraordinairement patient. Car il ne se bornait pas à donner du temps pour confectionner Plein droit, il voulait transmettre ses compétences et son savoir-faire. Nous pensons aujourdhui à lui.
Dernière mise à jour :
25-06-2004 15:24
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