Plein Droit
n° 15-16, novembre 1991
« Immigrés :
le grand chantier de la dés-intégration »
Un amendement
de dernière minute...
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Suite à un amendement du groupe socialiste, le projet de loi
« renforçant la lutte contre le travail clandestin
et la lutte contre l'organisation de l'entrée et du séjour
irréguliers d'étrangers en France » a subi une
modification importante en matière de « double peine ».
En effet, dans le projet initial, il était prévu que ne
puissent plus dorénavant faire l'objet d'une mesure d'interdiction
du territoire français, les catégories d'étrangers
pouvant faire valoir des attaches personnelles et familiales en France
(liste proche de l'article 25 de l'ordonnance du 2 novembre
1945 définissant les bénéficiaires de plein droit
d'une carte de résident, avec quelques restrictions dont on comprend
mal d'ailleurs la raison d'être) protection accordée
quelle que soit l'infraction commise : la protection reste intacte
que l'étranger contrevenant soit poursuivi pour usage, détention
ou trafic de stupéfiants.
Le gouvernement, et plus précisement le ministère de
l'Intérieur, pouvaient toujours user de la faculté d'expulser
par la voie de l'urgence absolue un gros trafiquant quand cela constitue
une « nécessité impérieuse pour la sécurité
publique » (cf. article sur les
expulsions en urgence absolue).
L'amendement présenté vise à distinguer entre
gros et petits délinquants : il dispose que « les
présentes dispositions (soit l'impossibilité d'interdire
de France des catégories strictement définies) ne s'appliquent
pas en cas de condamnation pour la production ou la fabrication de plantes
vénéneuses classées comme stupéfiants ou
pour l'importation ou l'exportation desdites substances, lorsque ces
infractions sont commises dans le cadre d'une association formée
ou d'une entente établie en vue de les commettre.
Il en va de même en cas de condamnation pour l'infraction prévue
au troisième alinéa de l'article L. 627 du présent
code ».
Cette restriction, si elle est votée, marque un net recul par
rapport au projet initial et au principe de l'assimilation au national
de l'étranger qui a grandi en France et qui y a toutes ses attaches
familiales.
La difficulté de déterminer avec précision les
éléments constitutifs des infractions, en matière
de stupéfiants (voir le précis Dalloz « Le droit
de la drogue », F. Caballero) risque de générer
quelques effets pervers.
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Dernière mise à jour :
18-12-2000 20:30.
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