ODSE Observatoire
du droit à la santé des étrangers
Politique de santé :
retour au 19ème siècle
Les sans-papiers exclus des soins
Depuis la loi du 15 juillet 1893, les plus pauvres dentre nous,
français et étrangers, bénéficient dun
accès gratuit aux soins de santé quel que soit leur statut.
Même la loi Pasqua de 1993, supprimant le droit à la protection
sociale pour les sans-papiers, leur avait laissé laccès
gratuit aux soins essentiels via le système de « laide
médicale ».
Après la stigmatisation, la discrimination
Le gouvernement Jospin en excluant les sans-papiers de la couverture
maladie universelle (CMU), au mépris de nos revendications, avait
choisi la stigmatisation dun groupe dexclus.
Aujourdhui, le gouvernement Raffarin va plus loin en rétablissant
une nouvelle discrimination abolie au 19ème siècle : cest
en sattaquant à la santé des plus pauvres quil
a choisi de faire des économies.
Désormais, avec le projet de loi de finances du gouvernement,
laide médicale ne couvrira même plus la totalité
des frais, mais laissera un « ticket modérateur »
à payer par le malade, y compris le forfait journalier.
En clair, il sagit de dissuader les sans-papiers de se soigner
en rendant la santé coûteuse et laccès aux
droits compliqué.
Le vernis humanitaire prévu pour les plus malades natténuera
en rien les effets délétères de ce recul du droit.
Lexclusion sous couvert de « responsabilisation »
Depuis des années les professionnels de santé et les
associations nont cessé dalerter sur le fait que,
pour les plus pauvres, « ticket modérateur = ticket dexclusion
».
Cest pour cette raison que les précaires*, français
et étrangers réguliers, bénéficient de la
CMU sans ticket modérateur à payer.
Dorénavant, parmi les précaires, seuls les sans-papiers
devront payer leur soins.
Dérive de la santé publique sous couvert de «
maîtrise des dépenses »
Cette régression du droit est d'autant plus inacceptable qu'elle
aura des effets désastreux sur la santé publique : Empêchés
de se soigner par des obstacles financiers, les sans-papiers échapperont
à la prévention, et à tout suivi régulier.
Des maladies simples qui auraient pu être soignées tôt,
dégénèreront en complications graves et coûteuses.
Nos organisations dénoncent :
- une politique cherchant à faire des économies sur
le dos de la santé des sans-papiers.
- une politique de santé publique fondée sur la dissuasion
et la suspicion dans laccès aux droits au mépris
des objectifs affichés de la lutte contre les exclusions.
- une politique dinsécurité sociale par la
mise en danger sanitaire des plus exclus dentre nous.
Nos organisations demandent :
- La dispense du paiement du ticket modérateur, sur le principe
de la couverture maladie universelle, .pour toute personnes démunies,
français ou étranger, et quel que soit son statut.
- Une simplification du droit aux soins par la généralisation
de la couverture maladie universelle à toute personne vivant
en France.
Le 17 décembre 2002
Notes :
* moins de 542 euros (3600 frs) par mois pour une personne
seule
Observatoire du Droit à la Santé des Etrangers :
ACT'UP-Paris BP 287, 75525 PARIS
Cedex 11
AFVS (Association des familles victimes
du saturnisme) c/o Espace Solidarité 78, rue de la Réunion
75020 PARIS
AIDES 14, rue Scandicci 93508 PANTIN
ARCAT 94, rue Buzenval 75020 PARIS
CATRED 20, Bd Voltaire 75011 PARIS
CIMADE 176, rue de Grenelle 75007
PARIS
COMEDE Hôpital de Bicêtre,
BP 31 94272 LE KREMLIN BICETRE Cedex
FTCR 3, rue de Nantes 75009 PARIS
GISTI 3, villa Marcès 75011
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Dernière mise à jour :
21-12-2002 16:51
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